• La Mayenne et les produits phytosanitaires

  • L'ONG Générations futures a recueilli les données sur les ventes de pesticides par département. Les voici pour la Mayenne pour l'année 2022. Le 53 arrive en 53e position. Voir la carte de France.
    Arrive en tête, le prosulfocarbe, un herbicide dangereux au point qu'en octobre 2023, l’Anses restreint l’usage de cet herbicide en France avec l’obligation pour les agriculteurs de respecter une zone tampon d’au moins 10 mètres (car très volatil) et de diminuer les dosages après une nouvelle évaluation des risques. 
    Le pendimethaline est un herbicide classé comme cancérigène possible aux USA (très volatil également d'où le problème potentiel avec des parcelles voisines en bio).
    Le s-metolachlore est un herbicide utilisé dans la culture du maïs. Très soluble, on le retrouve de plus en plus dans les nappes. Certains organismes le classent comme perturbateur endocrinien et cancérigène possible, notamment aux USA.

Le projet d’extension de Lafarge s’invite au cinéma à Château-Gontier

@FE 53

Hier soir, 29 juin 2023, était diffusé le film « Des cailloux dans la chaussure » au cinéma le Palace de Château-Gontier-sur-Mayenne.
Il s’agit d’un petit village du Vercors qui s’est  soulevé contre un projet de carrière. Nous  y avons retrouvé le parcours du combattant que nous connaissons bien à la FE 53.

L’association Sud-Mayenne en transition (le SMET), organisatrice de cette soirée, avait convié Philippe HENRY, le maire local et Roger GODEFROY pour animer le débat qui s’ensuivait. Le projet d’extension à Marigné-Peuton du groupe Holcim-Lafarge, n°1 mondial du béton était au centre des discussions.

Philippe HENRY a mis en avant le problème de l’eau. Les 35 ha de zone humide et les 17 ha de bois forment la seule réserve d’eau souterraine du bassin d’alimentation de Château-Gontier. À noter qu’à l’origine, elle était encore plus imposante puisque, selon le maire, le carrier a déjà réduit de 13 % ce bassin d’alimentation d’eau.
La zone humide concentre l’eau à environ 80 mètres de profondeur. Il demande comment on peut compenser alors une telle zone humide. Le fait qu’elle soit sous la couche de sable est un atout important puisque l’eau s’infiltre très facilement et ne ruisselle pas ou peu. On sait déjà qu’à l’horizon 2030-2040, l’eau de la rivière Mayenne risque d’être insuffisante de mai à octobre : cette réserve d’eau est donc une priorité pour l’élu. D’autant plus qu’elle peut alimenter la communauté de Craon également.
Il a aussi évoqué l’intérêt du couloir écologique.

Quant à Roger GODEFROY, il a mis en avant les avis défavorables des 8 associations de défense de l’environnement dont le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) et l’Autorité Régionale de l’Environnement. En effet, pas moins de 44 espèces protégées seront impactées !
Il a insisté sur l’absence de recherches d’alternatives.

La ville de Château-Gontier et le Pays (avec celui de Craon) vont donc déposer un recours auprès du Tribunal Administratif, la FE 53 aussi.

Les propos entendus illustrent parfaitement ce que dénonce le Haut Conseil pour le climat via son dernier rapport paru (heureux hasard ?) quelques jours auparavant. Ce rapport qui questionne entre autres la cohérence et l’alignement des politiques avec les objectifs climatiques.

Une soirée réussie si l’on en juge par la qualité de l’information fournie. Dommage que cette soirée n’ait pas déplacé les foules.

Les commentaires sont fermés.