MÉTHANISATION

Pourquoi la FE 53 soutient la méthanisation.

Depuis 2012, la FE 53 a traité pas moins d’une vingtaine de projets de méthanisation. Aucun expert n’y siège mais on lui reconnait une certaine « expertise » étant donné son travail d’investigation. La Fédération s’appuie sur les experts de l’INERIS, l’Institut National de l’Environnement industriel et des RISques, sur ses liens avec le terrain et ses contacts avec la filière. Depuis février 2021, elle a intégré un groupe national de réflexion piloté par l’ex-président de FNE, Michel DUBROMEL. 

À condition d’avoir le souci des riverains, la Fédération pour l’Environnement en Mayenne est favorable au développement de la méthanisation pour au moins trois raisons :
1 – Favorable à la disparition à terme des énergies fossiles et du nucléaire, elle ne souhaite pas non plus un retour à la bougie ;
2 – Selon Engie, un tas de fumier déposé dans un champ perd au moins 20 % de son potentiel méthanogène au bout d’une semaine, c’est-à-dire qu’il lâche dans l’atmosphère du méthane, un gaz 25 fois plus nuisible au climat que le CO2. Comment s’opposer alors à la méthanisation si la lutte contre le réchauffement climatique est une priorité ? ;
3 – La méthanisation est une réponse à la sauvegarde de l’élevage, encore bien présent en Mayenne. Lorsqu’une ferme consacrée à l’élevage disparaît pour en agrandir une autre, c’est généralement au profit de cultures. Or, selon le collectif Bocage 53, à chaque fois que c’est le cas en Pays de la Loire, c’est un kilomètre de haies qui est détruit et la biodiversité qui l’accompagne.

Oui à la méthanisation mais pas n’importe laquelle. D’abord, elle l’a dit, pas celle qui ne respecte pas les riverains. Ensuite, pas celle qui la détourne de son objectif initial en l’alimentant de maïs ou en construisant un élevage hors-sol supplémentaire, accentuant ainsi l’élevage intensif.  Pas celle non plus qui dépasse les 30-35 000 tonnes et qui favorise l’industrialisation de l’agriculture. 

Elle milite pour les projets qui ne dépassent pas 30 000 tonnes d’effluents par an et qui rassemblent des agriculteurs, des collectivités et une ou deux entreprises. Elle est favorable au développement des stations BioGNV (carburant issu du méthaniseur) et c’est là que les collectivités territoriales ont un rôle à jouer si elles veulent penser économie circulaire.

Elle a cependant quelques interrogations :
– sur le digestat, le produit qui sort du méthaniseur et qui est très controversé par les scientifiques. Certains lui reprochent d’appauvrir à long terme les sols ainsi que ses effets délétères sur les sols karstiques (infiltrations en direction des nappes phréatiques) ;
– sur le carburant issu de la méthanisation et dont on vante à juste titre son absence quasi totale de particules fines. Mais aucun expert n’est capable d’assurer aujourd’hui que le biométhane en brûlant n’émet aucunes particules ultra-fines, celles qui sont les plus dangereuses ;
– sur le scénario « 100 % électricité verte » de l’ADEME. En effet, la part issue de la méthanisation est telle que nous ne voyons pas comment éviter une concurrence entre les surfaces agricoles destinées à nourrir l’homme et celles consacrées à l’énergie.

La fédération insiste beaucoup sur le fait qu’un projet dès sa genèse doit être mené en partenariat avec les riverains, les services de l’Etat, les associations de défense de l’environnement et les élus. Les projets qui veulent passer en force n’aboutissent quasiment jamais en Mayenne. Nous croyons toujours à un terrain d’entente possible. Et quand la Fédération s’oppose à un projet, elle s’efforce de proposer une alternative crédible, ce qu’elle a fait par exemple avec succès pour le projet Oudon-Biogaz (Pommerieux/Livré-la-Touche).   

En Mayenne, le projet dont il faut s’inspirer depuis son éclosion jusqu’à son démarrage, c’est celui de la SAS Méthamaine de Meslay-du-Maine. Mais le CS Biogaz de Congrier suit la même route.

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