À Vaiges, PFC a profité du confinement pour commencer les travaux, FE 53 a déposé un recours auprès du préfet.

L’arrêté d’autorisation du 2 mars était à peine publié que les travaux commençaient. Et ce fut quasiment non stop de 7 h à 19 h pendant toute la durée du confinement quand les millions de travailleurs étaient obligés de rester chez eux…

LA POULTRY FEED COMPANY (PFC) est une filiale de LDC, le spécialiste européen de la volaille basé à Sablé (72). Cette usine collectera des « co-produits de volailles » en provenance des 70 abattoirs appartenant à LDC en France. Il s’agit de plumes, de viscères et de sang. Ces déchets seront déshydratés et transformés ici à Vaiges et expédiés au Chili pour être servi aux poissons et crevettes de l’aquaculture. Ne nous leurrons pas « ces aliments » dopés aux farines animales reviendront certainement dans nos assiettes ensuite. (PFC a signé un contrat avec McDonald).
Le bilan carbone n’a pas été calculé …et pour cause : une noria de camions du groupe Doux (770 tonnes /jour en moyenne de produits entrants) plus quelques bateaux (sic !) direction le Chili !

L’Association de sauvegarde de la vallée de la Vaige et de l’Ouette et la Fédération de l’Environnement en Mayenne (FE53) avaient appelé à manifester le 28 mars 2020 à Vaiges sur le site de la future usine de production de farines animales à destination du Chili… Mais la Covid19 et le confinement sont passés par là, annulant cette manifestation qui promettait. Une aubaine pour le porteur de projet ! Ce comportement n’est pas très flatteur pour le leader européen de la volaille. Le confinement semble être tombé à point pour pouvoir agir à sa guise et surtout à l’abris des regards…

Sur le plan local, ce projet n’est pas acceptable :

– 18 hectares de terres agricoles vont encore disparaître !
– La consommation d’eau prévue par le process (70 000 m3 par an) est trop importante pour être supportée par le bassin de la Vaige qui présente déjà un fort déficit quantitatif.

À l’heure où de très nombreux scientifiques et l’ONU tirent la sonnette d’alarme sur tous les méfaits de l’homme sur les écosystèmes et notamment sur l’augmentation de gaz à effet de serre (GES), ces derniers étant à l’origine du réchauffement climatique en cours. Alors qu’« aucun signe de ralentissement » n’est visible, les années 2018 et 2019 ayant franchi de nouveaux records de concentration, comment les autorités locales ont-elles pu accepter un tel projet ?

Nos décideurs ne trouvant rien à redire, d’autres projets de ce genre risquent de voir le jour. C’est donc aux citoyens et citoyennes, aux amoureux de la terre, aux mouvements écologistes et environnementalistes, aux associations locales de défense du cadre de vie, aux agriculteurs, aux parents et aux enfants soucieux de la qualité de notre nourriture de se prendre en main.

C’est à chacun de faire acte de citoyenneté. La FE 53 a émis un avis défavorable à l’enquête publique. L’administration a validé ce projet.
Le dérèglement climatique n’est pas une fatalité …à condition de s’en donner les moyens !
À nous, citoyens, de réagir !

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