Visite d’un champ agrivoltaïque expérimental dans la Vienne

Suite à une réunion de COPIL dans les Coëvrons où un projet d’agrivoltaïsme avec un collectif d’agriculteurs est en train de voir le jour, Valeco, le développeur de projets nous a invités à visiter son démonstrateur pour bovins situé à Champagné-Saint-Hilaire dans la Vienne. Territoire d’Énergie Mayenne organisait le déplacement.
Bernard BEUNAICHE et Alain ROUSSARD représentaient le groupe Énergie de la FE 53.

La visite du site agrivoltaïque expérimental a eu lieu le jeudi 24 avril 2025, avec un départ en bus depuis le local de Territoire d’Énergie Mayenne.
Le projet associe production d’énergie solaire et activité agricole, avec des études menées de manière indépendante par la Chambre d’agriculture de la Vienne et l’IDELE (Institut de l’Élevage).

Champ agrivoltaïque de démonstration pour bovins – Champagné-Saint-Hilaire (86). Les animaux y sont depuis septembre avec une interruption dans l’hiver.

Les panneaux solaires fixes sont installés respectivement en bas de panneau à 1,80 m, 2,20 m et 2,60 m du sol pour permettre la cohabitation avec les bovins (1,80 m étant jugé trop bas). Disposés en mode paysage, un interstice de 2, voire 3 cm laisse passer l’eau pour que le maximum de la surface au sol située sous le panneau puisse en bénéficier (voir photo ci-contre).

Deux techniques de fondation sont utilisées : des pieux battus (comme des piquets de clôture qu’on enfonce d’une profondeur de 1,80 à 2,70 m, suivant la nature du sol) et des pieux forêt béton (un avant-trou de 1,50 m de profondeur et d’une vingtaine de centimètres de diamètre est fait avant d’y déposer les pieux et de les caler avec du béton). Ils doivent être correctement positionnés au centre de quatre panneaux, et non en décalé, pour faciliter le travail de l’agriculteur. Photo de gauche : le pieu est enfoncé à 2,40 m de profondeur. Un panneau pèse environ 10 kg.

Certaines difficultés techniques ont été relevées, telles que la présence de vis saillantes et de croix de Saint-André mal adaptées (voir illustration ci-dessous). Pour l’entretien du terrain, des robots tondeurs sont envisagés, en raison de l’éventuelle pousse de lierre et de ronces autour des panneaux.

La première rangée de panneaux n’est pas raccordée au réseau, ce qui permet d’observer les réactions des animaux sans influence électrique. Les structures sont toutes reliées à la terre pour les protéger des orages. Les panneaux ont une durée de vie entre 30 et 40 ans, avec un nettoyage nécessaire tous les 2 à 3 ans, assuré par une entreprise spécialisée. Ils sont fabriqués en Chine, où se trouve l’essentiel de la chaîne de production, bien qu’ils soient recyclables à 95 %, ce qui relance la réflexion sur une filière française.
Chaque année, un professionnel doit venir vérifier le bon fonctionnement de la structure. Les problèmes, peu nombreux cependant aux dires du technicien, concerneraient plutôt les onduleurs.

Enfin, Valeco souhaite développer la revente d’électricité produite en circuit court, notamment aux particuliers et entreprises locales, dans une logique d’autonomie énergétique. L’ancrage territorial semble important pour l’entreprise. Rappelons qu’elle est signataire d’une convention avec la Société Énergie Mayenne, dirigée par Christophe LEMARIÉ.

Des espaces sont réservés pour les relevés des données : températures, vent, pluviométrie, quantité et qualité de l’herbe, impact de l’ombre et du soleil, espèces végétales, biodiversité, etc. 

Richard CHAMARET, président de Territoire d’Énergie Mayenne représentait la trentaine de visiteurs mayennais dont une bonne partie d’agriculteurs et agricultrices.

La qualité des intervenants et cet exemple « grandeur nature » ont permis d’éclairer en grande partie les zones d’ombres qui entourent la filière.
L’expérience a été très concluante. Par exemple, cette visite a permis de se rendre compte que plus le panneau est haut, plus la luminosité est importante et plus la surface susceptible de recevoir la pluie est grande. Une réalité qui nous échappe sur du papier. De plus, force est de constater que les animaux se sont parfaitement appropriés la structure.
L’expérimentation va se prolonger suffisamment longtemps pour obtenir un maximum de données. La connaissance conditionnera l’évolution technologique des futurs projets et profitera à toute la filière. Sachant que ce qui est vrai ici ne le sera pas forcément dans une autre région.

Convaincu ou pas ?

Difficile de ne pas donner un avis favorable à cette énergie renouvelable. Nous avons listé un certain nombre de critères d’acceptabilité : nous sommes persuadés que les développeurs de projets comme Valeco peuvent les intégrer sans trop de difficultés dans leurs projets futurs.

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