3000 ha préservés : une belle victoire pour l’environnement !

La préfète de la Mayenne, Mme Gaspari a sifflé la fin de la récréation !

Elle a mis un terme à un projet vieux de 22 ans : la suppression de 5 passages à niveau (ceux de Neau et Brée : PN n°145 à 149) sur la ligne Paris-Brest.

Ce projet, soutenu par le conseil départemental de la Mayenne, était contesté localement par la commune de Brée ainsi que par de nombreux riverains regroupés au sein de l’APREN (Association de Protection et de conservation de l’Environnement des Coëvrons et du bassin versant de la Jouanne) représentée par Jean-Marc de la Fonchais.

Cette association, récemment affiliée à FE53, avait tiré la sonnette d’alarme en déposant un deuxième recours auprès du tribunal administratif de Nantes.

Il est vrai que le projet était conséquent ! Les travaux projetés incluaient un nouveau réseau routier de 7,5km entre deux sites de carrières et le contournement nord de Montsûrs, provoquant la destruction d’une zone protégée classée Natura 2000, couronnée d’un remembrement sur une zone de 3 000 hectares pour un coût total estimé ce jour à environ 75 millions d’euros.

Quid du bocage et de ces hôtes ?

Quid de l’artificialisation des terres ?

Les conséquences néfastes de ce projet sur l’environnement et la biodiversité ont incité l’autorité environnementale et le comité national de protection de la nature (CNDN) à émettre un avis défavorable.

Le 12 janvier 2023, le CNPN estimait que ‘’l’effacement des cinq passages à niveau ainsi que la construction d’une route nouvelle n’étaient pas justifiés par des raisons impératives d’intérêt public majeur’’. Il argumentait également que le dossier présenté ‘’n’étudiait pas de solutions alternatives moins contraignantes’’ pour l’environnement et les finances publiques.

Le CNPN soulignait aussi les conséquences sur ‘’un réseau bocager remarquable, composé d’une trame de vieux arbres accueillant des espèces d’intérêt communautaire ayant justifié la création du site Natura 2000, le Bocage de Montsûrs à la forêt de Sillé-le-Guillaume en particulier du fait de la présence de coléoptères saproxyliques (…) sans oublier 37 espèces d’oiseaux, 8 espèces d’amphibiens, 3 espèces de reptiles, 9 espèces de mammifères et 2 espèces d’insectes.’’

Côté financement,’’ il y a là aussi des fonds de l’Etat à hauteur de 50% qui vont, en principe, pour le financement de routes nationales mais qui sont fléchés là sur des routes purement départementales… ‘’analyse le président de l’APREN.

 

Mme Gaspari, préfète de la Mayenne, a entendu tous les arguments invoqués et, par arrêté du 30 mars 2023, a signé la fin de ce projet en l’état en décidant de ne pas le soumettre à enquête publique.

Et comme le dit le président de l’APREN : ’’ce retrait a valeur d’exemple ; tout cela a été fait sans violence, avec des outils juridiques, le bon sens et l’aide de la Presse…’’

Un soulagement pour beaucoup : amoureux de la nature, protecteurs de l’environnement, contribuables mayennais, adeptes de la sobriété …

 

 

 

Les commentaires sont fermés.